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« L’objectif, ce
n’est pas de faire exprès pour ouvrir une prématernelle 4 ans en face d’un
CPE.
Si vous avez, à titre
d’exemple, vingt écoles dans une municipalité. Si on a besoin d’ouvrir quatre
maternelles 4 ans, dans quelles écoles est-ce que ce serait plus efficace de
le faire en considérant les services de garde à l’enfance qui existent déjà,
en considérant les CPE et les garderies qui existent déjà aux alentours?»
Mathieu Lacombe
Ministre de la Famille
(Source : Journal de Québec
https://t.co/G7DxaSgnjy)
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En campagne électorale, le programme des CAQuistes était clair :
« La maternelle 4 ans universelle et gratuite (mais non obligatoire), pour
assurer à nos enfants un bon départ au tout début de leur parcours scolaire;
pour dépister les troubles d’apprentissage et démocratiser l’accès à des
ressources spécialisées aux enfants manifestant des difficultés. »
La CAQ a clamé haut et fort que les maternelles 4 ans pour tous seraient
en place d’ici 5 ans.
Si l’intention est louable et que personne ne conteste les bienfaits
d’une détection précoce, c’est plutôt la mise en place, d’ici 5 ans, des maternelles
4 ans pour tous qui sème le doute.
Les présidences de commissions scolaires de Montral, Laval,
Marie-Victorin, entre autres, ont ouvertement partagé le doute qui plane selon
eux. Certaines sont même allées jusqu’à dire que c’était impossible à faire.
« On n'a pas ces
terrains-là, on n'a pas ces classes-là et on n'a pas ce personnel-là.
On parle de plus de 475
enseignants et enseignantes, plus les suppléants pour les remplacer.
Donc, on voit
difficilement d'ici les quatre prochaines années comment on pourrait […]
avoir tous ces enseignants-là et toutes ces classes-là. [...] C'est rêver en
couleur de penser qu'on pourra, en quatre ans, avoir 475 classes et recruter
475 enseignants.
Catherien Harel-Bourdon
Présidente
Commission scolaire de
Montréal
(Source : Ici.Radio-Canada
http://bit.ly/2WdoZCv)
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Dans sa planification, le gouvernement, en ouvrant de nouvelles classes
dans les écoles pour accueillir les maternelles 4 ans, compte libérer 28 000
places dans les CPE, il croit que les parents préféreront la maternelle 4 ans aux
places dans les CPE.
Je suis d’accord. Les parents privilégient déjà les CPE aux garderies
(qu’ils soient en installation ou en milieux familiaux). Ils ont la perception que
l’encadrement et l’usage d’un meilleur programme éducatif seront un meilleur
environnement pour l’enfant. Certains, confrontés à un manque de place dans les
CPE, fréquentent les garderies « en attendant » qu’une place se
libère dans un CPE.
Donc, à première vue, si les enjeux de logistiques d’implantation sont
mis de côté, sur papier, « c’est winner » le déploiement des classes
de maternelles 4 ans. Un environnement où le dépistage précoce des problèmes de
sociabilisassions, de langage d’apprentissage, etc. pourra se traduire dans une
intervention tôt pour contrer, voir éliminer ou diminuer les carences chez
l’enfant.
De plus, s’il était possible d’offrir la maternelle 4 ans dans l’école
de quartier, l’enfant franchirait les portes de « sa petite école »,
où pour les prochaines 7 années, il ferait sa scolarisation primaire. La
sacrosainte stabilité. Il pourrait développer le sentiment d’appartenance.
Dans la vraie vie, confrontée à des écoles pleines à craquer et un
nombre limité de classes adaptées pour les petits, les commissions scolaires
sont déjà forcées à faire des déplacements temporaires d’élèves de maternelles
5 ans. Transportés par autobus vers des écoles, habituellement dans le quartier
voisin. Nos tout petits sont soumis à un rituel inacceptable qui demande 30 à
40 minutes de transport supplémentaire matin et soir.
Souhaitons que les 4 ans et 5 ans soient dans la même bâtisse. Que
l’enfant n’ait pas à fréquenter deux établissements différents, sans quoi il
est possible qu’il fréquente 3 établissements en 3 ans une fois en première
année du primaire.
La problématique ne cesse pas là. Souhaitons-leur que l’école de
quartier qu’ils fréquenteront n’ait pas de problèmes de surpopulation
(transferts) ou qui n’adhèrent pas au concept de cycle (poursuite de la scolarisation
dans une autre école), sans quoi ils auront, à terme, fréquenté 4 écoles
primaires en cinq ou six ans. Par la suite viendront le passage au secondaire
et l’école des grands.
Alors, quand je lis le Ministre Lacombe dire qu’il implantera les
classes de maternelles 4 ans à des endroits qui ne nuiront pas aux garderies ou
aux CPE existants, je m’inquiète qu’il aille créer des classes où ont en a pas
besoin. À 30 ou 40 minutes du lieu des besoins.
Nos enfants méritent que ce soit à la bonne place.
Je ne crois pas que les parents opteront pour des maternelles 4 ans à 30
minutes de chez eux, si la garderie ou le CPE est au coin de la rue. Alors, les maternelles 4 ans pour tous, finalement, pas pour tous...
Les ministres Lacombe et Jean-François Roberge (éducation) doivent travailler
à faire tomber les barrières, entre ce qu’ils appellent le cycle du préscolaire
(maternelles 4 ans et 5 ans) et le réseau primaire de l’éducation. Assurer des
locaux adaptés, la disponibilité d’enseignants qualifiés et des programmes
complémentaires/intégrés.
L’uniformisation – partout au Québec — des programmes en garderie et en
CPE – une base commune de services de qualité — pour dépister, sociabiliser et
préparer les enfants à la rentrée scolaire au primaire. Assurer l’équité des
chances.
Tant qu’à faire tomber les barrières, pourquoi ne pas facilité les
échanges et communications entre le réseau de la santé à celui de l’éducation de
cycle préscolaire? Après tout, c’est là où souvent les premiers signes de
problématiques sont soulevés. Présentement, trop souvent, très peux ou pas
d’informations passe d’un réseau à l’autre.
#EducQC #PolQc #SantéQC #CAQ @lacombemathieu @jfrobergeQC
@francoislegault